mercredi 2 février 2011

[HUMEUR] Les Hommes de Ma Vie


Ah, ça y est, il est lancé, Hamilton. Il ne me laisse plus en placer une…

A moins que… Une chanson ? Celle-là est de circonstance…

Et ce n'est pas que ton discours
Ne semble pas intéressant

Tu parles peut-être même d'amour

Ouais mais tu parles

Tu parles tout le temps


Je suis de mauvaise foi, là. En fait, je suis bien contente qu'il ait enfin lancé son blog : depuis le temps qu'il en parlait…

Allez, il peut bien écrire sur des musiques-que-personne-ne-connaît ou sur des trucs-abscons-de-garçons-qui-ont-grandi-le-nez-plongé-dans-des-bouquins-de-science-fiction-avec-des couvertures-hideuses-et-où-les-personnages-portent-des-noms-à-coucher-dehors, ou même marcher sur mes plates-bandes sentimentales : c'est SON DROIT LE PLUS STRICT et JE LE RESPECTE.

N'empêche qu'on avait dit que je devais participer. Alors…

Aujourd'hui, Léandra Courbet va vous parler d'amour et d'amitié, car il fait froid dehors.

(Soyez prévenu : je vais continuer à me la jouer "On connaît la chanson", mais je vous épargne celle-là... Nan mais cliquez pas : ça fait mal aux oreilles !).

Il serait plus juste (et moins pénible) de fredonner :

Je voudrais vous parler des hommes que j'aime.
Ceux qui m'ont embrassée, au bord de la Seine.


(Précision : les hommes que j'aime ne m'ont pas embrassée - sauf un, et ce n'était pas au bord de la Seine).
(Deuxième précision : cette chanson parle d'homosexualité, mais ça ne signifie pas pour autant que les hommes que j'aime sont gays - sauf un, et encore un demi, et je ne parlerai pas de lui aujourd'hui).

Quand je parle de mes meilleurs amis, je dis toujours, de façon un peu théâtrale : les Hommes de Ma Vie.

Ils se comptent sur les trois doigts et demi d'une main.

Chiche que je vous les présente ? Allez, j'ai même une photo !
(Hamilton vous parlera peut-être un jour de cette BD de Blain, Gus. Moi, je fais la maligne et la pirate en publiant cette image, mais je ne l'ai pas encore lue - je vais le faire, promis).

Ce sont eux, à peu de choses près... Y a juste un truc où le dessinateur s'est planté : les cheveux. Il a inversé. En vrai, le type viril qui commande une bière est blond châtain et celui, avachi et blasé, qui roule à la tequila, est roux. Pour le reste, c'est eux tout crachés.

En premier : Hamilton.

Il est comme ma famille, mais en mille fois mieux.

Je suis chez lui chez moi (j'ai les clés de sa serrure hyper sécurisée de maniaque), il se sert dans mon frigo (de l'Orval) sans demander la permission.
Je suis la marraine de sa fille. Il est le parrain de mes futurs enfants si j'en ai un jour (…).
On se voit tout le temps, presque tous les jours, sans jamais s'en lasser (et pourtant il faut avouer que nous pouvons être très pénibles l'un comme l'autre).

N'en déplaise à son fan club, je ne m'attarderai pas sur Hamilton. En fait, c'est de lui que j'ai le moins envie de parler. D'abord, parce qu'il parle déjà bien assez ici. Mais y a pas que ça...
C'est tellement évident, entre nous, qu'il n'y a rien à ajouter. Ça ne fait pas l'ombre d'un doute : nous vieillirons ensemble (sauf si on meurt avant, ce qui est bien possible vu la vie qu'on mène).

Passons au type du milieu. Le gars du Centre (arf, je me mets à utiliser l'italique à tort et à travers comme Hamilton : je dois faire gaffe…).

Appelons-le Frédéric, parce que c'est un joli prénom.

(Je sais que tu lis ce blog : dis-moi si ce choix te dérange, je modifierai. Mais y a tellement de sa voix dans ta voix, tellement de sa douceur dans ta manière d'être attentif aux gens).

Je connais Frédéric depuis qu'il a deux ans et demi (moi, j'étais une grande : j'avais au moins trois ans et demi). Nous étions en maternelle ensemble, puis en primaire. Sa maison se trouvait juste à côté de notre école en préfabriqué, au milieu des champs. Il était le meilleur ami de mon cousin, avec qui j'ai été comme qui dirait élevée.

De lui à cette époque, je garde le souvenir d'un petit gros timide en costume de mousquetaire à un bal d'enfants.

Et puis…

On s'est perdus de vue, on s'est r'perdus d'vue
On s'est retrouvés, on s'est réchauffés
Puis on s'est séparés

(En vrai, on ne s'est jamais vraiment séparés. On ne s'est jamais vraiment perdus de vue non plus d'ailleurs. Et on s'est encore moins réchauffés - du moins physiquement. En vrai, on a passé notre temps à se retrouver).

On s'est recroisé à l'Université. C'est là que tout a recommencé.

Il étudiait l'Histoire (comme tous les Hommes de Ma Vie). On a même vécu en collocation ensemble pendant deux ans.

J'ai supporté son horrible figurine de moto en plastique sur mon étagère dans le living. Il a côtoyé avec une joie non dissimulée mon hamster névrosé. J'ai bavé sur ses Bacardi Breezer dans le frigo, auxquels il ne fallait surtout pas toucher. Il a posé l'œil sur quelques-unes de mes copines, jusqu'au jour où je lui ai présenté sa future épouse, la sœur de ma meilleure amie de l'époque, lors d'un Réveillon.

On s'appréciait, mais on n'était pas vraiment proches. A ce moment de notre histoire, il n'était pas encore un Homme de Ma Vie.

C'est venu après. Il y a quoi, trois, quatre ans ? Ce sont les épreuves qui nous ont rapprochés. Mais je ne veux pas en parler ici, ça serait trop triste...

Il faut en revanche absolument que je parle de son extraordinaire sens de l'humour, de son talent inné pour le second degré. Même quand il fait le balourd (ce dont il ne se prive pas !), il est fin et talentueux. C'est un type exceptionnel, comme dirait Hamilton (et le grand-père de la pub pour les caramels Werther's Original). Je suis fière de lui quand je le présente à de nouveaux copains en disant : "C'est mon meilleur ami".

Une de ses principales qualités, c'est que je peux compter sur lui à 100% : Frédéric est un homme de confiance. Il a été là pour moi quand j'en avais besoin (et je crois qu'il peut en dire autant de ma part). Ce sont des choses qu'on n'oublie pas…

… Subtile transition pour parler du troisième Homme de Ma Vie.

Appelons-le Pierre (parce qu'il est né un 16 juillet, et qu'il est roux).

La chanson qui me vient à l'esprit en pensant à lui, ça serait plutôt celle-ci, de Bénabar (ça ne va pas lui plaire - il est très susceptible, Pierre - mais c'est tellement drôle que je ne résiste pas, tant pis) :

Tu peux compter sur moi, quand tu veux et où que ce soit
Je serai toujours là pour toi
Tu peux compter sur moi, mais surtout n'oublie pas...
Le week-end ça m'arrange pas, la semaine j' suis pas trop joignable.
Les vacances pourquoi pas, sauf que je coupe mon portable.
Je peux je crois en juin, mais vaut mieux que je vérifie.
Dimanche en huit je fais rien, ah non ! Je serai pas à Paris.
Sinon, à part ça, tu peux compter sur moi.

Disons que Pierre à une vie sociale très chargée. Une vie sociale… où je n'ai pas beaucoup de place. Où NOUS n'avons pas beaucoup de place, Hamilton, Frédéric et moi (alors que ces trois-là étaient tout le temps fourrés ensemble à l'Université).

N'empêche qu'il reste, envers et contre tout (et contre ceux qui se moquent en me disant que je m'illusionne), un Homme de Ma Vie.

Pierre, c'est avant tout "un mec cool". C'est l'aspect de sa personnalité que je préfère, et en même temps, parfois, ça me désespère.

Il fait beaucoup la fête. Il fréquente des gens beaucoup plus jeunes. Surtout des jeunes filles (il a ses périodes Dom Juan - là je ne sais pas trop où il en est)...
En fait, il a du mal à se détacher de sa vie d'étudiant, qui est pourtant bien loin derrière nous. En cela, je ne le comprends pas.

Il y a quelques mois, pour d'obscures raisons, on s'est un peu embrouillé. Je n'ai pas aimé ça du tout. Ça m'a complètement fait paniquer.

Même si je ne le vois pas souvent, j'ai besoin de savoir que son amitié est là quelque part (si possible pas trop loin de moi) pour me sentir tout à fait bien.

C'est le seul Homme de Ma Vie à m'avoir dit "Je t'aime" (le privilège du mec cool : les deux autres sont bien trop pudiques pour ce genre de déclaration). Ça m'a fait un bien fou.

Pierre est drôle, dans son genre pince-sans-rire, blasé (et pas du tout porté sur l'auto-dérision). Je m'amuse toujours bien quand il est là. On ragote, on parle de tout et de rien, du bon vieux temps, de mes amours : je suis à l'aise.

Il est sans doute aussi le type le plus intelligent que je connaisse (et pourtant, je connais Hamilton).

Le seul problème, avec Pierre, c'est qu'il y a trop de gens qui l'aiment...
(J'ai des références musicales de merde : oh oui !).

Aujourd'hui, on se voit très rarement tous les quatre.
Chacun a sa vie (sauf Hamilton et moi, qui avons ce blog).
Moi, je trouve ça dommage, mais tant pis.

Évidemment, je croise d'autres personnes, j'ai d'autres amis. Certains sont très importants pour moi, presque autant que ces trois-là.
Mais "Nous, c'est spécial", comme dirait cette chère Nathalie Pâque (un jour, je parlerai de Bodink, qu'on comprenne un peu mieux mon substrat "musical" désastreux…).

Et un jour, aussi, peut-être, je parlerai de Choupinou.
Mais pas maintenant.
Maintenant, je vais dormir.

Je vous laisse avec Dalida...

6 commentaires:

Fred a dit…

Tu es bien la première personne que j'entends dire "Frédéric est un joli prénom". On entend souvent que ça sonne trop allemand. Moi personnellement, je le trouve trop long ce prénom. Trois syllabes pour tomber sur un "ic", c'est définitivement violent. Mais bon, les goûts et les couleurs hein !

Merci donc pour ce beau message et pour ce beau texte !

Frédéric qui parfois s'appelle Fred, Fredo ou Fredou (oui, il est nouveau le dernier diminutif et il est ridicule, je sais, mais bon, on supporte beaucoup de choses par amour).

Léandra Courbet a dit…

Ah, Fred ! Et donc on peut t'appeler Fredou aussi alors ? Là je parlais d'un autre Frédéric.
Mais je persiste : c'est un joli prénom !
A bientôt...

Fred a dit…

Ils sont partout ces Fred, de vrais pions ! ;-)

Léandra Courbet a dit…

J'ai lu ça : "Les pions sont l'âme des échecs".
Vive les pions !

Hamilton a dit…

Très bel article.

Je confirme tout ce qu'a dit Léandra sur moi, y compris en ce qui concerne les Orvals/Orvaux (?) dans son frigo (rien que pour moi) ainsi que sur ma serrure-de-maniaque-tellement-sécurisée-qu'il-a-fallu-casser-une-fenêtre-un-jour-pour-que-je-puisse-rentrer-chez-moi.

Pas besoin d'en dire beaucoup plus.

La partie sur "Frédéric" est très émouvante. Vraiment.

Andrew a dit…

Ton texte m’a fait penser à des passages du chapitre sur l’amitié, du "Prophète" de Khalil Gibran. Tu te rappelleras peut-être que je t’avais envoyé celui sur le don au détour d’un débat avorté sur la bienveillance, il y a quelques mois de cela. En farfouillant dans ma nouvelle boîte à message Facebook, je vois même que c’était au moment de la reprise d’un autre blog… Coïncidence ?

Bref, le voici. Passé l’emphase du sermon, je crois qu’il touche juste sur bien des points :

Votre ami est votre besoin qui a trouvé une réponse.
Il est le champ que vous semez avec amour et moissonnez avec reconnaissance.
Il est votre table et votre foyer.
Car vous venez à lui avec votre faim, et vous cherchez en lui la paix.
Lorsque votre ami parle de ses pensées vous ne craignez pas le "non" de votre esprit, ni ne refusez le "oui".
Et quand il est silencieux votre cœur ne cesse d'écouter son cœur ;
Car en amitié, toutes les pensées, tous les désirs, toutes les attentes naissent et sont partagés sans mots, dans une joie muette.
Quand vous vous séparez de votre ami, ne vous désolez pas ;
Car ce que vous aimez en lui peut être plus clair en son absence, comme la montagne est plus visible vue de la plaine.
Et qu'il n'y ait d'autre intention dans l'amitié que l'approfondissement de l'esprit.
Car l'amour qui cherche autre chose que la révélation de son propre mystère n'est pas l'amour, mais un filet jeté au loin : et ce que vous prenez est vain.
Et donnez à votre ami le meilleur de vous-même.
Et s'il doit connaître le reflux de votre marée, laissez-le connaître aussi son flux.
Car qu'est-ce que votre ami si vous venez le voir avec pour tout présent des heures à tuer ?
Venez toujours le voir avec des heures à faire vivre.
Car il est là pour remplir vos besoins, et non votre néant.
Et dans la tendresse de l'amitié qu'il y ait le rire et le partage des plaisirs.
Car dans la rosée de menues choses le cœur trouve son matin et sa fraîcheur.

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